Ou bien, "A l'ombre des cactoi" pour les ardents hellénistes

vendredi 22 octobre 2010

Quinceanera

Aux États-Unis, on sait faire la fête alors quand il s'agit de célébrer le passage symbolique des jeunes filles de l'enfance à la vie d'adulte, on y va fort. En général c'est à l'age de 16 ans, les "Sweet Sixteen", mais les veinardes issues d'une famille latino-americaine gagnent un an. La quinceaniera, le 15ème anniversaire, se transforme en méga-teuff qui probablement à vocation d'entrainer les parents pour le mariage qui leur tombera bien un jour ou l'autre sur le coin du bec.
Nous étions donc invité à la quinceaniara de la fille d'un couple de nos amis. Tous les gamins étaient sapés en grande pompe: les garçons cravatés et les filles en "prom dress". Si vous ne savez pas ce qu'est une "prom dress" je vous conseille un tour sur ce site.
La princesse de la soirée avait choisi une adorable robe courte, en douce dentelle, lassée dans le dos, et, de couleur crème, conformément à la tradition en usage dans le pays de ses parents.
Ni le papa, ni la maman n'étaient prêts lorsque nous sommes arrivés. Pourtant ,ce n'était pas fautes de préparatifs. Ils s'activait déjà pour la fête de leur fille un mois auparavant. Décidés à rester chez eux, ils avaient même investi dans un nouveau réfrigérateur. Choix judicieux car le vieil engin s'est retrouvé exclusivement dédié au gâteau. Haute de 3 étages, alternativement roses et zébrés noir et blanc, ornée de perles et de grands tortillons de fil de fer, l'œuvre était impressionnante à regarder mais franchement délicate à manger.
Heureusement, le DJ lançait déjà les derniers tubes du moment. Et voilà que je décide de traverser la piste de danse:

Wiiiiiiiipppppppppppiouuuuuung

Non je ne me lance pas dans l'interprétation du dernier Lady Gaga ni ne tente de revisiter l'effet Doppler, mais je vous transcris le bruitage de ma première et dernière tentative.
Wiiiiiiiiiiii pour la prise d'élan
ppppppppiiiiii pour le fracassage de mon corps sur la chaine de gamins agglutinés les uns aux autres dans une queue leu leu collée/serrée ondulante. Une technique de danse forcément appréciée car elle a été pratiquée toute la soirée et elle a résisté à tous les tempos.
iouuuuung: pour le retour de l'élastique qui m'a renvoyée d'où je venais mais sur les fesses.
J'ai alors décidé sagement dans le but de conserver le peu de dignité qui me restait de contourner la piste de danse.

jeudi 14 octobre 2010

En vacances

Et voila, j'espere que vous apprecierez le sacrifice a sa juste valeur (le mien et celui des accents qui tel la CGT sont partis dans un mouvement de souteint greviste). Pour alimenter l'intense sagacite des illustrations de ce blog, je me jette dans un reportage embedded aux coeur de l'action: Fall break a Santa Fe.
A la semaine prochaine.

jeudi 7 octobre 2010

Le devoir et l'histoire

Après la tentative de législation sur les effets positifs de la colonisation, je pensais que la France pouvait honorablement revendiquer la couronne des virtuoses du devoir de mémoire à direction assistée. Hélas même dans le domaine de l'instrumentalisation de l'histoire, l'équipe de France ne brille pas au sommet. Elle est soumise à une rude concurrence de la part des États-Unis.
Un jour, P'tit Père rentre du collège avec des devoirs pour moi. Tous les parents de sa classe devaient répondre à une vingtaine de questions issues du "U.S. citizenship test", un examen que passent tous les postulants à l'obtention de la nationalité étasunienne. Ils doivent prouver leur connaissance de la civilisation et la langue américaine en répondant à une série de questions qui vont de la maîtrise du processus électoral à l'interprétation des symboles de la bannière étoilée, en passant par quelques rudiments historiques.

Ma première question était:
"Quels étaient les alliés des États-Unis durant la seconde guerre mondiale?"

Voici la correction proposée au recto de la feuille:
L'Angleterre, la France, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Il y en a beaucoup d'autres mais si vous avez cité l'Angleterre et la France cela est suffisant.

C'est étonnant comme je me revois encore apprenant par coeur mon cours d'histoire de 5ème. Je peux encore réciter: "La conférence de Potsdam a été organisée par les pays alliés vainqueurs, les Etats-Unis, le Royaume-Unis et l'U.R.S.S., dans le but de déterminer le sort des forces de l'Axe."
Il semblerait donc que l'alliance entre États-Unis et l'U.R.S.S. ( permettant juste d'épuiser l'armée allemande à Leningrad) n'est qu'un détail négligeable qui ne mérite pas de fatiguer les poignets des futurs nouveaux Américains. Les Americains auraient-il du mal à évoquer leur ancien Némésis? Visiblement, la guerre froide a laissé des traces qu'il est difficile d'effacer.

Pour en revenir au test, moi qui ne vit aux Etats-Unis que depuis 3 ans, je m'en suis tirée avec un décent 12/20 qui n'aurait pas validé une naturalisation mais qui a néanmoins brillé parmi les meilleures notes de la classe. Et oui, les Français sont comme ça: rarement premiers mais jamais derniers.

Quelques exemples des questions du test ici

jeudi 30 septembre 2010

Aeroports

Vous avez certainement entendu parler des nouvelles mesures concernant les vols vers les États-Unis.
Premièrement il faudra réserver son billet 72 heures en avance pour que les compagnies aériennes aient le temps de transmettre aux autorités Américaines toute une tripoté d'informations vous concernant. Vous imaginez la situation:
Quelque part au cœur du Wyoming:
-Chef! Chef! Il y a un problème avec une pièce du régulateur des algorithmes aléatoires du réacteur nucléaire.
- Diantre! Appelez d'urgence l'expert, M. Koulibiac, accessoirement citoyen Ukrainien mais résident à Londres, pour qu'il arrive dans trois jours.
- Chef, heureusement que l'entreprise a une telle pointure dans le domaine des régulateurs des algorithmes aléatoires. Et l'avantage avec les Ukrainiens, c'est qu'ils ont une bonne expérience de la gestion de crise post-explosion.

Évidemment, je ne suis pas la seule à avoir pensé à ce genre de situation. Alors pour la somme de 14$, les voyageurs pressés peuvent demander une "autorisation de voyage ESTA" mais sans garantie d'obtenir le droit d'embarquer.
Maintenant il ne reste qu'à espérer que M. Koulibiac n'ait pas d'homonyme inscrit sur la liste des terroristes potentiels.

Autre mesure, plus grave, et je ne vous autorise pas à critiquer mon échelle de valeur:
Le transport des liquides en cabine est encore plus restreint. Vous n'avez pas le droit d'oublier votre tube de mascara au fond de votre sac à main. Il faudra le glisser dans un sac Zip-Loc qu'il est conseillé d'apporter au préalable car les aéroports ne sont pas tenus d'en vendre.
Et voilà une chose de plus à penser!
Comme la dernière fois que Monsieur est parti à Washington:
A la maison pendant les préparatifs du départ:
Moi, prévoyante:
"Tu as pris une veste chaude? S'il fait froid. Et une chemise légère pour les doux après-midis de septembre?"
Monsieur acquiesce, je continue:
"Et ton maillot de bain? Et tes protections pour les genoux? Au cas où tes collègues jouent au Volley. Et la trousse de premiers secours? J'ai mis quelques dragées d'Advil à l'intérieur. Et l'aspi-venin? On ne sait pas quelles espèces venimeuses vivent las-bas. As-tu pris les 10 paquets de barres de céréales que je t'ai achetés pour le goûter? Ce sont les meilleures...Je sais qu'il y a des magasins à Washington mais peut-être que tu ne trouveras pas cette marque. Et tes après-skis? S'il fait froid."
Dans le garage, Monsieur charge sa valisette dans la voiture alors qu'à bout de souffle, je traîne deux énormes sacs de sports remplis "d'au-cas-où" qu'il refuse d'emporter. J'ai espoir qu'il change d'avis. Hélas, arrivé à l'aéroport, il me soutiendra mordicus que " Tout ce saint-frusquin n'est pas nécessaire." L'inconscient!
Je poursuis néanmoins ma chek-list jusqu'à la zone d'embarquement.
"Tu as ton passeport? Et tes lunettes de soleil?"
Mais lui, goguenard, me tend son trousseau de clés:
" Tu as pris tes clés? Au cas où tu veuilles rentrer à la maison..."
Je savais bien que j'avais oublié quelque chose.

mardi 21 septembre 2010

nouvelles d'automne

L'été s'attarde. Les températures se maintiennent obstinément au dessus de 100°F (38°C) mais l'automne arrive indéniablement. Ici, ce n'est pas la rentrée scolaire qui marque la fin de l'été. Les gamins arpentent déjà les couloirs de leurs établissements depuis plus d'un mois. Non, à Phœnix, la douce saison s'annonce dans les médias.

Premièrement, toutes les chaines de télé lancent leur nouvelle série. C'est la grande bataille de l'année, à coups de pub, pages dans les magasines, bandes annonces, campagnes d'affichages. Le mois de septembre est le mois des "pilotes", ces épisodes qui servent de test pour savoir si les producteurs continuent la série. Pour le moment, mon favori est "The Event", incontestablement bien ficelé, ce premier épisode est prometteur pour NBC.
Dans tout les cas, le vainqueur sera la chaîne qui parviendra à accrocher le téléspectateur devant son poste de télé tout le reste de l'année et qui pourra vendre très cher ses espaces publicitaires.
Ici, les annonceurs nous proposent des plats instantanés dégoutants, des fast food où on mange beaucoup pour pas cher, ou des plans de financement pour couvrir ses dettes. Et oui, dans l'Arizona de 2010, on ne rêve ni de beaux voyages ni de compagnies aériennes parce qu'une personne sur 5 vit en dessous du seuil de pauvreté. Le dernier rapport de l'U.S. Census Bureau est tombé. Seul l'État du Mississippi est plus pauvre.
Le Grand Canyon state est structurellement une zone où le taux de pauvreté est élevé en raison de sa forte population d'Amérindiens. Les casinos implantés sur les réserves ont certainement enrichi certains mais la plus forte partie des Apaches et Navajos reste misérable.
Néanmoins, en 2007, l'Arizona était seulement le 14ème État le plus pauvre des USA. La récession a plus fortement touché son territoire que les autres États d'Amérique. Son économie est basée sur l'immobilier et le touriste. Les deux secteurs les plus abimés par la crise.
Alors maintenant les caisses sont vides. En juin dernier, nos dirigeants envisageaient de rendre payantes les écoles maternelles et de supprimer l'enseignement pour adulte. Heureusement les citoyens ont accepté une nouvelle taxe à la consommation. 1 Penny est retenu sur chaque achat. C'est très injuste, cette taxe vise exactement ceux qui sont déjà pris à la gorge. Mais elle a le mérite de permettre aux services publiques de continuer.
Mais tout cela, c'est sans compter l'aide de notre gouverneur. Après sa campagne pour terrifier le touriste, sa proposition SP 1070 qui a provoqué un boycott général, elle a une nouvelle idée pour avancer en reculant: elle boude. Elle a boycotté le 28ème grand meeting des gouverneurs des états frontaliers US-Mexique.


On n'est pas sortis de l'auberge!

Pour un peu plus de détails sur le rapport de l'U.S. Census Bureau cliquez ici

mercredi 15 septembre 2010

Francement

Qui ne connait la blague:
"Cite 3 devises étrangère
Cite 3 moyens de contraception
Cite 3 fleuves du Congo....
T'es bien Français! Il n'y a que le fric et le cul qui t'intéresse."

Le Français se moque de ses turpitudes intellectuelles. Mais il n'accepte pas que les étrangers aient les même. Parce que je vous assure, les non-Français sont aussi ignorants que nous. Pas plus, pas moins, juste les centres d'intérêt qui varient en fonction de la proximité géographique.
L'Ukraine est très loin de Los Angeles. Parlez à un Américain moyen de Tchernobyl. Il est fort probable qu'il ne capte pas. (En même temps éviter les ondes c'est mieux pour lui.) Mais demandez à un Français dans quel État se trouve Philadelphie, pilier culturel du pays le plus puissant du monde, ville où a été signé leur déclaration d'indépendance. Il y a de forte chance que notre fameux humour grivois s'immisce dans une réponse telle que: " En état d'ébriété!" accentuant l'hilarité générale d'une bonne tape sur la cuisse.
Allez, je lui laisse une seconde chance. Kiyomizu... c'est où? C'est quoi?
Je peux vous garantir que n'importe quel Japonais lambda le sait.
Voila, l'exposition Takashi Murakami vient d'ouvrir ses portes à Versailles. Et la France vient de découvrir, Quelle horreur!, qu'il y a trois ans, l'artiste ne connaissait pas le château. Sacrilège! Il terni notre soleil! Honte à lui! Haro sur le badigeonneur. Comment peut on laisser les pokemons envahir le palais de notre grandeur! Des pétitions circulent pour arrêter l'infamie. Certains signataires parlent de pollution visuelle. Selon eux, il ne faudrait exposer que du Français. Laissez-moi rire. Je suis sure que ces gens-la apprécient au plus haut point la fontaine de Duchamp.
La France n'est pas un vieux musée poussiéreux et immuable, ni une carte postale jaunissante. La France bouge, vie avec son époque, profite de l'air du temps. Il faut reconnaitre que je suis un peu fatiguée de la mode autour de ce Japon-là. Je la trouve réductrice. Mais j'image que le choc visuel doit secouer les neurones et je suis très déçue d'être trop loin pour en profiter.

jeudi 9 septembre 2010

J'ai une seule phrase vraie

Le jeu: Trouvez la seule phrase vraie

J'ai fait le tour du monde en 80 jours. J'ai gravi l'Everest. J'ai transformé un éléphant en souris. J'ai demandé à la lune et elle m'a répondu. J'ai construit Notre-Dame. J'ai allumé le phare d'Alexandrie. J'ai couru une année-lumière. J'ai dessiné le triangle des Bermudes. J'ai vu la fée Carabosse. J'ai assassiné Kennedy. J'ai recollé le vase de Soisson. J'ai touché les portes de l'enfer. J'ai trouvé le chaînon manquant. J'ai embrassé le soleil. J'ai mordu Dracula. J'ai brûlé le phoenix. J'ai chanté pour les sirènes. J'ai éteint un dragon. J'ai lynché William Lynch. J'ai vogué à travers l'oeil de Jupiter. J'ai vaincu les Walkyries. J'ai scellé mon nez sur le Sphinx. J'ai dormi sur un nuage. J'ai dérobé les diamants de Bokassa. J'ai mangé la pomme de Blanche-Neige. J'ai atteint le sommet de la tour de Babel. J'ai nagé dans un volcan. J'ai achevé Pi. J'ai été kidnappée par des extra-terrestres. J'ai chevauché Pégase. J'ai un ami créationniste.

La sollu..Quooaaa! Tu as un ami créationniste! - m'interrompt'on
Vous avez déjà trouvé! Vous êtes trop forts.