Ou bien, "A l'ombre des cactoi" pour les ardents hellénistes

jeudi 11 décembre 2008

Lockdown

Nous avions atterri sur le sol nippon à peine 6 jours plus tôt et nous subissions déjà notre premier tremblement de terre, force 6 si mes souvenirs sont bons. Au 7éme étage de l'hôtel où nous résidions encore, nous avons bien ressenti le balancement du bâtiment. C'était un vrai bizutage qui m'a fait prendre conscience que nous n'étions absolument pas préparés. Le temps que je comprenne ce qu'il se passait, que je me rappelle les reportages vu à la télé et je libère la place sous le bureau pour y cacher ma fille, tout était redevenu calme, les gens recommençaient à déambuler dans les rues comme si de rien était.
Peu à peu, grâce à la vigilance des enseignants, mes enfants sont devenus des experts à l'éventualité d'une catastrophe, ils connaissaient les consignes, ils avaient leur sifflet d'appel à portée de main et par dessus tout, ils maitrisaient très bien la ruée sous la table qui provoquait des scènes cocasses à l'école lorsqu'à la moindre vibration, l'enseignante leur criait de se protéger alors qu'elle-même ne levait pas le nez de sa copie. Finalement chaque foi que les enfants rentraient de l'école très amusés par leurs exercices d'évacuation du matin, je dois avouer que j'étais plutôt rassurée et j'arrivais même à supporter le harcèlement trimestriel du contrôle des alarmes de notre immeuble.

Hier, j'ai découvert que le Japon n'est pas le seul pays à préparer ses enfants aux catastrophes imprévisibles. L'école primaire de mon quartier a subit une procédure de "Lockdown". Dans les classes, les maitresses avaient fermé les portes à clé et les élèves avaient pour consigne de s'entasser au fond de la sale pour s'éloigner au maximum de la porte et surtout: "Restez muets!".
Si un assassin se promène dans les couloirs de l'école, il vaut mieux éviter de l'attirer...
A la suite de l'opération ma fille me déclare: "Tu sais, il faut faire ça aussi s'il y a du gaz dans l'atmosphère". Que ces Etasuniens sont prévoyants! Une procédure pour 2 éventualités! Et la clé sert à boucher les trous de la porte!

Aujourd'hui nous avons eu un message d'autocongratulation: "The studients and the staff executed our procedure well". Sans déc! Pourquoi ne me sens-je pas rassurée?

7 commentaires:

Benedicte a dit…

tiens le lockdown on n'a pas eu ca encore, on a eu l'inverse : le fire drill, tout le monde sort dehors en bon ordre et en silence.

Je me demande du coup ce qui se passerait si l'assassin... etait aussi un pyromane ?? Partir ou rester?? ;)

(gaz + incendie c'est plus simple, ca fait boum O_o)

Ariana Lamento a dit…

flippant, mais la porte de certaines écoles est fermée à clé, non? Remarque, ça suffit pas toujours, hein...

nathinphoenix a dit…

OH putain, vous vous liguez ou quoi ?

C'est terrifiant !

Unknown a dit…

Dans l'ancienne école d'A-N, vu la disposition des classes, et en cas de catastrophe, la directrice enfermée dans sa classe avec les élèves, devait prévenir les autres instituteurs avec une corne de brume !!! Et vive la modernité !

On a pas peu ici ....euh......? pas encore .....

Corinne a dit…

Et oui, c'est malheureusement la procedure... et je dois dire que j'etais tres contente qu'elle existe le jour ou des helicopteres ont survole l'ecole a la recherche d'un voleur...
Mais moi c'est ton anecdote au sujet du Japon qui me terrifie. On parle beaucoup du Japon a la maison en ce moment... Pas moyen d'acceder a ton blog nippon... est-ce normal ?

M'arizona a dit…

A l'ouest, MDR!
Ariana, effectivement la porte est fermée mais les vitres ne sont pas à l'épreuve des balles 8-b
Nath, un peu de tenue svp! nous sommes entre gens raffinés bordel!
A! je vais offrir une corne de brume à la directrice, je suis impatiente de voir l'effet avec ses petits tailleurs chics.
Corinne, je l'ai fermé.

Anonyme a dit…

ça fait froid dans le dos, j'imagine la tête de mon directeur si je lui proposais de faire ce genre d'exercice dans notre petite école de campagne française !